Les épouvantails analogiques

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L’immigrant est toujours là prêt à surgir pour faire basculer le calme des élections. Pour donner un petit coup à droite, un petit coup à gauche. Mais surtout à droite. L’immigrant est un outil internationalement connu pour détourner le regard de l’électeur.  L’immigrant est une valeur sûre durant une élection. En fait, on devrait plutôt dire que c’est une menace sure.

L’immigrant porte en lui le gène de la menace. Menace pour l’équilibre précaire de nos économies (même en situation de pénurie de main-d’oeuvre), menace pour nos identités nationales et  culturelles, menace pour nos institutions et bien sûr pour nos traditions religieuses. La culture, la langue, l’histoire ne doivent pas être bousculées; juste bougées tranquillement, tout petit peu par tout petit peu.

Source – Influence communication –  8 septembre 2018

À côté de l’immigrant, il y a ces plateformes numériques qui colonisent nos économies occidentales, nos cultures, à grands coups de capitaux. Ils défrichent leur nouveau territoire. Ils ouvrent de nouvelles places marchandes lucratives, de nouveaux centres de diffusion musicale et cinématographique, de nouvelles places publiques pour entretenir nos amitiés. Dès lors qu’on met les doigts sur le clavier de l’ordinateur, nous parcourons le monde. Nous avons tous plus d’amis à l’étranger que n’en ont jamais eu tous nos ancêtres réunis. On s’amuse à acheter hors-taxe pour sauver quelques sous. On streame à plus que veux-tu. Notre perception des frontières, et des lois qui leur sont propres s’effritent. Notre identité culturelle est plus métissée que jamais.

Mais là, il n’y a pas de menace. Ou si peu. Mais tout cela est flou, c’est de l’intangible, c’est de l’indicible. Bref, c’est du numérique. Et le numérique, c’est l’avenir. C’est la jeunesse. Et il ne faudrait pas s’aliéner cette clientèle électorale.

L’immigrant lui, c’est du tangible, on peut voir concrètement la menace, c’est de l’analogique. Un épouvantail analogique qu’il est toujours facile de sortir durant les élections. Et un épouvantail, c’est connu ça fait peur.


Photo by Vidar Nordli-Mathisen on Unsplash

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