3. Outils de campagne : Contactez-nous qu’ils disent…

Posted on 4 minute(s)

Dernièrement, dans mon analyse de certaines tâches simples (don, consultation, recherche), je constatais que les principes, pour rendre l’utilisation d’un site efficace, étaient quelque peu malmenés par nos partis politiques, tout au moins en campagne électorale. Et concernant les blogues, bien que le terme fasse maintenant partie du vocabulaire de la campagne, je remarquais que les partis politiques restaient timides dans la consultation de la blogosphère québécoise, et encore plus timides à avouer la lire. Tout particulièrement, chez les libéraux et les adéquistes.

Dans cette analyse des stratégies et usages du Web utilisés par les partis politiques, abordons un autre sujet: quel suivi les partis font-ils des courriels reçus de leurs partisans pendant la campagne?

Si j’avais un site personnel pour me faire de nouveaux amis et que je ne répondais pas aux messages venant de mon bouton Contactez-moi, vous me diriez : « T’es sûr de vouloir rencontrer du monde ? », et vous auriez raison.

Si j’avais un commerce en ligne pour vendre mes produits et que je ne répondais pas aux messages venant de mon bouton Contactez-nous, s’informant de mes produits, vous me diriez : « T’es sûr de vouloir vendre tes produits ? », et vous auriez raison.

Si je gérais le site d’un parti politique et que je ne répondais pas aux messages venant de mon bouton Contactez-nous … Et pourtant !

 
Contactez-nous qu’ils disent… mais ils ne disent pas qu’ils vous répondront

Encore une fois, j’ai donc voulu mesurer si nos partis faisaient leur travail de base (je vous en parlais déjà un peu, voilà quelques jours). J’ai contacté en début de semaine les 5 partis politiques. Je leur ai envoyé à chacun un courrier électronique (sous l’identité d’un partisan) demandant des informations sur une éventuelle assemblée de circonscription. Demande banale, comme chaque parti doit en recevoir régulièrement. Un seul parti politique m’a répondu rapidement avec des informations très correctes pour l’occasion: les coordonnées de la circonscription qu’il me recommandait de contacter directement. C’est le Parti Québécois.

Très déçu par la performance de nos partis, et pour m’assurer que je n’avais pas commis d’erreur, 36 heures après le premier envoi j’ai donc réécrit à ceux-ci pour reformuler ma demande en indiquant clairement qu’il s’agissait d’une 2e demande. Les heures passent et passent. Après 24 heures de ce deuxième envoi, enfin un deuxième parti se manifeste : Le Parti Vert du Québec.

À l’évidence, les courriers envoyés à certains partis ne sont pas gérés. Pourquoi ? Je ne sais pas. Ils doivent avoir une tonne de bonnes raisons. Je laisse à d’autres le soin de comprendre pourquoi. N’empêche qu’il m’apparaît inadmissible que des partis aspirant au pouvoir, comme le Parti Libéral et l’Action démocratique du Québec, n’aient aucune équipe dédiée pour répondre aux courriels. On trouverait inconcevable de laisser sonner le téléphone de la permanence sans répondre; c’est pareil pour les courriels, messieurs-dames des partis. C’est pareil !

Ces partis veulent être élus, veulent conduire la destinée du gouvernement, être le maître-d’oeuvre du e-gouvernement, mais ne sont même pas capable de répondre aux demandes de leurs partisans reçues par courriel. Hum ! Que doit-on en déduire ? On ne s’étonnera pas que ces partis politiques, une fois au pouvoir, pensent que c’est comme ceci qu’ils réussiront à dialoguer avec la population.

Pensez-vous qu’il ne s’agisse là que d’un concours de circonstances ? Moi, je ne crois pas. La semaine précédant ce test, j’ai écrit sous mon nom au PLQ, à l’ADQ et au PQ (via formulaire ou courriel affichés sur leur site) pour joindre les responsables Web. Là encore, seul le PQ m’a répondu rapidement. L’ADQ a pu être rejoint via des contacts personnels. Quant au PLQ, j’attends toujours qu’il se passe quelque chose. On dirait que le courrier n’a pas été branché à leur quartier général.

En conclusion d’un débat à l’Association de Marketing de Montréal dernièrement (voir sur les blogues de Michel Leblanc, Sandrine Prom Tep et Muriel Ide), Jacques Nantel nous rappelait ce conseil : toute entreprise qui veut réussir sur Internet doit garder le contact avec ses consommateurs, doit rétroagir avec eux. Que devons-nous déduire alors de la compréhension du Web qu’ont les responsables du PLQ et de l’ADQ ?

P.-S. : N’ayant pas encore eu un contact avec qui que ce soit du PLQ, si une personne responsable du parti voulait me contacter par courriel, ce serait apprécié. Mon adresse est facile à trouver… et je vous répondrai sans faute.


Lire la série:

La discussion est ouverte

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Aucun commentaire