LaPresse+

Les prochains défis de La Presse +

Ce billet est la prolongation d’un commentaire laissé sur FB à la suite de la parution de l’entrevue de Julien Brault avec Guy Crevier sur le changement opéré par La Presse au cours des dernières années.

Les propos recueillis par le journaliste sont intéressants, car ils illustrent très concrètement les défis que doit surmonter tout entrepreneur (ou gestionnaire) face aux transformations numériques qui s’opèrent dans notre environnement économique.

Dans le cas de La Presse, cela se matérialise dans un double objectif : maintenir un haut niveau de revenu ET conserver une salle de rédaction importante en nombre et en qualité, à la hauteur des standards toujours maintenus par LA Presse depuis sa fondation. Ce qui n’est pas une cible simple à atteindre. Le diagnostic des artisans de LaPresse part de la prémisse que le modèle d’affaires des quotidiens papier en tient plus la route. Ils ne voient pas comment il est possible de rentabiliser à long terme une salle de rédaction de grande taille. Dons, il faut revoir le modèle d’affaires pour s’appuyer sur les nouveaux supports de distribution. La maladie est dans le modèle d’affaire, donc revoyons en profondeur ce modèle d’affaires. Parcours courageux!

Lorsqu’on voit comment la majorité des entreprises sont en plein déni de réalité face aux transformations économiques en cours, il est rafraîchissant de voir une vieille institution piloter aussi adroitement un virage aussi profond. Et surtout faire le choix et le risque d’une transformation aussi profonde. Mais selon Crevier, il s’agit d’une question de survie.

Pour l’instant, la gageure semble tenir la route. Le virage numérique qui s’est opéré semble tenir la route. La Presse+ obtient un très bon accueil auprès des annonceurs et la plateforme développée semble promise à un avenir commercial autonome.

Mais est-ce que la gageure Gesca est gagnée pour autant? Pas certain toutefois, malgré les chiffres positifs à l’horizon. Selon moi, il reste encore tout autant de travail devant que derrière.

Je regroupe ce que je vois comme travail qui reste devant l’équipe de Gesca en trois questions.

1. Est-ce que l’expérience LaPresse+ ainsi que l’ensemble du virage numérique de Gesca peuvent être viables à long terme sans l’adhésion (et le succès) de gros joueurs américains (journaux/magazines) ?

Il est ardu de changer de modèle d’affaires. Il est encore plus ardu d’être le seul à porter ce nouveau modèle. D’autant que ce choix de nouvelle plateforme implique des coûts additionnels pour les clients (et agences). De surcroît, le modèle est à contre-tendance. Seul dans cette voie, Gesca/LP+ est donc condamné à être radicalement plus performant que n’importe quel autre pour convaincre les clients.

L’ouverture récente de Nuglif et le partenariat avec Toronto Star ne sont peut-être pas tant qu’une manière de rentabiliser l’opération de R&D des dernières années qu’une des conditions essentielles a la survie de LaPresse+ ? Plus de joueurs partageront la plateforme Nuglif (ou d’éventuelles plateformes concurrentes), plus le marché de la publicité se consolidera, plus LP+ sera viable à tong terme.

Ce n’est pas le succès commercial de NuGlif qui assurera la survie de la salle de rédaction, mais la consolidation du marché publicitaire national, voire international, dans la voie tracée par LP+. Si Gesca reste seul dans ce créneau, ce sera la fin à court terme. Si le modèle se déploie, Gesca aura une double victoire à son actif : une salle de rédaction profitable ainsi qu’une nouvelle division, Nuglif, très profitable. Comme un quitte ou double.

2. Est-ce que l’expérience LaPresse+ aurait pu être développée ailleurs que dans un marché aussi particulier que celui du Québec?

Le succès de LP+ n’est pas que technologique, mais un succès qui repose sur le marketing. C’est une belle machine de mise en marché qui devait vendre le modèle aux annonceurs, tout autant qu’elle devait assurer une croissance fulgurante d’une clientèle d’usagers. Un parcours marketing sans fautes. Mais ce succès aurait-il été possible ailleurs que dans un marché comme celui du Québec? Notre marché est petit et protégé par sa langue, dans lequel La Presse profite d’un prestige historique puissant tant auprès du public que des annonceurs.

Il est alors possible que chacun des facteurs qui ont contribué à son succès ici devienne des handicaps dans son déploiement hors du marché du Québec. Pour la réussite de chacun des nouveaux partenaires, il faudra que celui-ci déploie des efforts marketing inouïs dans des marchés plus complexes et plus concurrentiels que celui du Québec.

Cette bataille est loin d’être gagnée.

3. Est-ce que l’expérience LaPresse+ est en mesure de s’adapter aux évolutions des plateformes?

Difficile de faire un contenu adapté pour une plateforme qui change tout le temps. Imaginez un journal qui devrait changer sa maquette et son format régulièrement. Pourtant, il n’y a rien fixe dans le format des tablettes. Lorsque le projet LP+ est né, le iPad dominait largement, leurs ventes allaient bon train et l’objectif était donc de produire principalement pour cette plateforme. Puis il a bien fallu ajouter le mini iPad, et ensuite Android dans ses infinies versions. Bien des soucis pour les développeurs. Mais surmontables… tant que les tablettes restent des tablettes telles que nous les connaissons

Posons-nous donc la question, quel est l’avenir des tablettes? Qui peut prédire ce que sera l’avenir des tablettes, et encore moins l’avenir des applications qui leur sont exclusives. Avec la miniaturisation électronique toujours plus poussée, les ordinateurs sont aujourd’hui de la taille des tablettes et les téléphones ont largement dépassé la puissance des premières tablettes. Le marché et le format des tablettes n’étaient-ils que temporaires? Nous allons vers quelque chose que personne ne connaît ni ne contrôle; et nous y allons rapidement.

Il est fort probable que l’effort de R&D déployé pour construire une offre de contenu et une offre publicitaire efficaces en terme de rétention soit à refaire très prochainement, si la plateforme évolue dans un nouveau sens. Ou pire, si la tablette venait à disparaître.

La survie de cette belle grande salle de rédaction compétente tient pour l’instant en équilibre précaire sur l’évolution d’une plateforme à l’avenir incertain. Certains concurrents de Gesca font le choix d’une offre multisupport (tablette, papier, Web), le choix de La Presse ne va pas pour l’instant dans cette direction. Il y a ici un enjeu stratégique non négligeable.

Selon vous, quels sont les prochains défis pour La Presse et les médias papier?

Le plan numérique tel que vu par le PLQ

Trouvé au hasard des hashtags sur Twitter, un document très intéressant qui préfigure ce que devrait être le cœur du Plan numérique pour le Québec que nous offrira la gouvernement du Parti Libéral sous peu. Il s’agit du cahier du participant – Conseil général 2014 (PDF) du PLQ intitulé Innover pour mieux gouverner.

Ce document aurait fait l’objet de discussion entre les membres présents à cet événement tenu durant le week-end du 18 octobre.

Je suis très surpris que la circulation de ce document n’ait pas fait plus de bruit, surtout de la part de tous ceux qui attendent ce plan numérique depuis si longtemps. Ni émoi, ni cri de joie, ni déception. Seul Branchez-vous en a parlé, à ce que je sache.

Pour en faciliter la lecture, je vous ai extrait, de ce document d’une cinquantaine de pages, les résolutions du Conseil qui concernent plus directement le Plan numérique.

Ce que j’en pense ?

1) Ce n’est pas mauvais; loin de là. C’est un premier pas dans la bonne direction. Vaut mieux une direction même timide que le néant et le laisser-aller comme horizon. Entendons-nous, ce n’est pas avec ce projet d’intention que nous allons révolutionner le monde. On sent toujours en filigrane cette interprétation superficielle du numérique, dans sa seule dimension technique et non dans la portée sociale qu’elle implique (changement de modèle d’affaires et de rapports entre les gens et les choses). Mais ce document a le mérite d’être un premier geste politique depuis des lunes. Ce qui est de bon augure.

2) Il est certain qu’il faudra attendre de voir comment ce cahier de résolutions se traduira en vision politique et comment le gouvernement exprimera cette vision en actions, en investissements, en ressources.

Le plus grand défi en effet n’est pas tant dans la rédaction d’intentions, mais dans leur opérationnalisation. On peut avoir le meilleur plan du monde et ne rien en faire. On se rappellera les efforts du député Henri-François Gautrin pour faire bouger le gouvernement du Québec (Gouverner ensemble, 2012 (PDF) – et Vers un Québec branché pour ses citoyens 2004 (PDF) ) qui sont restés sans grande suite. Lorsque la volonté politique est timide ou imprécise, les gestes le seront tout autant.

Les défis du gouvernement en matière de numérique sont immenses surtout lorsqu’on veut y inclure le fonctionnement de l’appareil gouvernemental qui n’aime pas se faire bousculer dans la douce quiétude de ses règles bureaucratiques. Et se contenter de maquiller son manque d’imagination et d’innovation dans un nouveau vocabulaire à calories vides (à coup de gouvernance numérique par exemple) ne suffira pas.

La réussite d’un tel plan tiendra plus dans la mobilisation des différents milieux impliqués et du nombre et de l’étendue des chantiers qui seront ouverts. Si le plan n’est pas suivi par une prise en main des différents acteurs, les suites seront décevantes. Si, au contraire, les acteurs économiques, ceux du gouvernement, les investisseurs, les universitaires, les startups, les citoyens, sont mobilisés, alors tout est possible. Nous attendrons donc la suite… en gestes et en impacts.

Bonne lecture et surtout partagez ce que vous en pensez!

Axe 1. Plan global de gouvernance numérique ouverte et intelligente

IL EST RÉSOLU QUE

1. L’ État québécois se dote d’un plan global de gouvernance numérique ouverte et intelligente en

1.1 Adoptant sa première Loi sur la gouvernance numérique ouverte et intelligente qui :

  • Définit et établit les principes devant guider la gouvernance numérique ouverte et intelligente
    pour le gouvernement du Québec;
  • Engage périodiquement le gouvernement à consulter la population dans le cadre de l’élaboration
    d’une stratégie de gouvernance numérique ouverte et intelligente;
  • Crée un véhicule de coordination pouvant prendre la forme d’un secrétariat à la gouvernance
    numérique ouverte et intelligente relevant directement du premier ministre du Québec en
    réutilisant les ressources déjà existantes de manière à réaliser des économies substantielles
    dans la gestion des ressources de l’État;
  • Rend le premier ministre responsable de déposer la stratégie gouvernementale de gouvernance
    numérique ouverte et intelligente à l’Assemblée nationale et d’en présenter périodiquement le
    bilan;
  • Demande aux ministères et organismes visés de réfléchir et d’identifier les actions qu’ils mèneront
    pour contribuer à l’atteinte des objectifs gouvernementaux de la stratégie et de rendre compte
    annuellement au secrétariat des résultats de leurs démarches;
  • Institue des mécanismes d’évaluation et de reddition de comptes en matière de gouvernance
    numérique ouverte et intelligente afin de mesurer les progrès accomplis en:

    • adoptant un système d’indicateurs;
    • créant un poste de commissaire à la gouvernance numérique ouverte et intelligente, relevant du bureau du Vérificateur général du Québec, afin d’assurer une évaluation externe et transparente des dépenses effectuées en matière de gouvernance numérique ouverte et intelligente et de l’atteinte des résultats.

1.2 Travaillant à ce que toutes les régions du Québec puissent être desservies par un service d’Internet haute vitesse de qualité et abordable.

1.3 Investissant dans ses ressources humaines afin d’augmenter l’expertise à l’interne en matière de gestion des ressources informatiques et informationnelles et en matière de gestion de projet et d’implantation de systèmes informatiques de façon à effectuer des économies en diminuant la nécessité d’avoir recours à des ressources externes plus coûteuses et en améliorant la capacité du gouvernement d’évaluer ses besoins réels et le coût estimé de la réalisation de ces projets.

1.4 Faisant en sorte que soient intégrés dans tous les appels d’offres du gouvernement touchant les ressources informatiques et informationnelles des critères d’interopérabilité et en adoptant une pondération favorisant le logiciel libre et le logiciel élaboré au Québec lorsqu’ils sont disponibles.

1.5 Adoptant, au fil du renouvellement des licences, pour les logiciels de bureautique (logiciels de type
Word, Excel, PowerPoint etc.), le logiciel libre comme logiciel d’usage par défaut. Tout ministère et
organisme désirant utiliser un logiciel de bureautique à licence protégée devra alors justifier cette
dépense en fonction de ses besoins réels.

1.6 Augmentant la transparence du gouvernement, dans le respect du droit à la vie privée et de la
protection des intérêts stratégiques, en :

  • Incitant les organismes publics à ordonner leurs informations en bases de données facilement manipulables;
  • Rendant accessible en ligne sur un portail web tout document pouvant être obtenu en vertu de la Loi sur l’accès à l’information;
  • Rendant accessibles en ligne les tableaux de bord, les indicateurs de performance et autres outils d’aide à la prise de décision mis à la disposition des administrateurs publics;
  • Rendant accessibles en ligne les informations anonymisées que détiennent les systèmes d’éducation et de santé et de services sociaux sur les populations qu’ils desservent;
  • Rendant accessibles en ligne les informations non stratégiques que détiennent les principales sociétés d’État telles qu’Hydro-Québec et la SAQ.

1.7 Donnant un accès WiFi gratuit dans les palais de justice et les édifices gouvernementaux.

1.8 Favorisant le télé-travail au sein de la fonction publique lorsque possible et lorsque cela ne suscite pas d’enjeux de supervision et de sécurité d’information.

1.9 Mettant en place un portail permanent où les citoyens et employés de l’État pourront efficacement faire part de leurs suggestions lorsqu’ils observent des inefficiences dans la gestion des deniers publics.

1.10 Travaillant, à long terme, à la mise en place d’un identifiant citoyen unique à partir duquel chaque Québécois pourrait administrer l’ensemble de ses relations avec l’État et ses organismes (SAAQ, RAMQ, impôts, etc.).

1.11 Mettant à jour les législations afin de permettre l’opération des sites de consommation collaborative (AirBnB, Über, Amigoexpress etc.) en toute légalité tant qu’il ne s’agit pas d’une activité commerciale principale.

1.12 Mettant fin à la concurrence déloyale envers les entreprises québécoises provenant de l’évasion fiscale ayant lieu lors de l’achat en ligne en:

  • Étudiant la possibilité de demander aux intermédiaires de paiement (PayPal, Cartes de crédit, etc.) de percevoir les taxes lors d’un achat effectué sur Internet auprès d’un commerçant qui n’est pas enregistré auprès de Revenu Québec et qui ne retient pas la TVQ;
  • Jouant un rôle de leader afin que l’ensemble des provinces canadiennes et que le gouvernement fédéral se dotent d’une politique similaire


AXE 2 Politique nationale de l’innovation industrielle et des entreprises innovantes

IL EST RÉSOLU QUE

2. Le gouvernement adopte et mette en œuvre une politique nationale de l’innovation industrielle et des entreprises innovantes visant à favoriser l’émergence d’un écosystème propice à l’innovation en :

2.1 Jouant un rôle de leader en rassemblant les milieux académiques, financiers et d’affaires dans l’identification des talents émergents dans le secteur numérique par la mise en place d’un concours d’envergure de type marathon de programmation (hackothon) où les candidats seraient appelés à soumettre des solutions à une série de problèmes qui leur seraient soumis touchant le gouvernement, la société et les entreprises partenaires du concours. Les auteurs des meilleurs projets seraient récipiendaires de bourses, de financement et de mentorat en plus de bénéficier du support d’un incubateur d’entreprises technologiques permettant de les accompagner dans la réalisation de leur projet et dans le démarrage de leur entreprise.

2.2 Améliorant la fibre innovante par l’éducation en :

  • Élaborant un plan de lutte contre l’analphabétisme fonctionnel et numérique, incluant des interventions à toutes les périodes de la vie, de la petite enfance à l’âge adulte;
  • Favorisant l’acquisition de compétences de base en entrepreneuriat et en mettant en place des programmes de type entrepreneuriat-étude au secondaire;
  • Introduisant l’acquisition de compétences de base en programmation dans le cursus scolaire secondaire;
  • Révisant les programmes techniques afin de mieux arrimer la formation aux besoins du marché du travail;
  • Valorisant les métiers techniques et professionnels où un manque de main-d’oeuvre a été identifié;
  • Soutenant, les centres collégiaux de transfert technologique, les bureaux de liaison entreprise-université et les sociétés de valorisation universitaires visant à favoriser la commercialisation des innovations technologiques provenant des établissements d’éducation postsecondaire.

2.3 Révisant les incitatifs fiscaux et le soutien financier offert par le gouvernement en :

  • Mettant en place une politique d’achats favorisant l’utilisation de biens et services innovants développés au Québec ;
  • Réévaluant les crédits d’impôt en recherche et développement afin que ces derniers ciblent les innovations commercialisables et aident davantage certains secteurs clés de l’économie québécoise ;
  • Mettant en place un incitatif fiscal soutenant la robotisation, la modernisation de la machinerie et l’implantation de progiciels de gestion intégrée (ERP) afin d’aider à réduire le retard de productivité du Québec ;
  • Reconsidérant les processus de réclamation des crédits d’impôt existants visant à stimuler les très petites entreprises et en offrant du support à travers les structures existantes, telles qu’Investissement Québec et les CLD, pour les accompagner dans les processus de réclamation lorsque nécessaire;
  • Demandant à Investissement Québec de revoir ses critères de soutien aux entreprises innovantes afin de pondérer davantage les facteurs non fondés sur les ratios financiers tels que le potentiel de mise en marché, la qualité des membres du conseil d’administration et la présence d’autres investisseurs de capitaux de risque dans le projet.

2.4 Demandant à l’AMF de réviser ses règles afin de permettre le financement participatif (crowdfunding) tout en gardant en tête sa mission de protection des investisseurs. Si nécessaire, l’AMF pourrait développer son propre portail pour faciliter le financement participatif en toute légalité.

2.5 Soutenant les efforts de recherche commerciale et de commercialisation des entreprises innovantes en :

  • Travaillant à réduire les obstacles au commerce interprovincial et en travaillant à l’émergence de nouvelles ententes de libre-échange internationales;
  • Multipliant, pour certains secteurs stratégiques de l’industrie québécoise, les missions commerciales;
  • Jouant un rôle de leader dans l’Organisation internationale de la francophonie pour le développement de réseaux, d’échanges et de contenus numériques francophones sur le Web;
  • Offrant aux entreprises en démarrage davantage de support à travers les structures existantes, telles qu’Investissement Québec et les CLD, pour qu’elles puissent bénéficier du support de professionnels lors de certaines étapes clés de leur développement comme la mise en marché, l’analyse de productivité et la protection de la propriété intellectuelle;
  • Consolidant le réseau des parcs technologiques et scientifiques existant au Québec et en développant les systèmes locaux d’innovation;
  • Soutenant les incubateurs d’entreprises innovantes.

2.6 Insérant l’innovation dans nos forces stratégiques et projets d’envergure en cours en :

  • Soutenant l’implantation au Québec de centres de données provenant de grands clients TI internationaux. Notre climat, la disponibilité d’énergie électrique fiable, verte et à faible coût et la sécurité favorisent ce genre de projets. La disponibilité de bande passante et de la main-d’œuvre qualifiée doit cependant être assurée;
  • Insérant, en partenariat avec les milieux académique, financier et d’affaires, un volet de soutien à l’innovation dans le secteur de l’exploration et de l’exploitation des ressources naturelles au Plan Nord ainsi qu’un volet de soutien à l’innovation dans le secteur du développement maritime (Stratégie maritime).

2.7 Incitant les talents venus d’ailleurs à s’installer et à contribuer toujours davantage au Québec en :

  • Offrant aux étudiants étrangers désirant rester au Québec un crédit d’impôt représentant un remboursement partiel de leurs frais de scolarité équivalant à la différence entre les frais de scolarité payés par un étudiant étranger et ceux payés par un étudiant québécois s’ils décident de vivre au Québec pour au moins 5 ans après l’obtention de leur diplôme;
  • Mettant en place un programme d’immigrant inventeur favorisant la venue d’immigrants détenteurs de brevets avec un bon potentiel de commercialisation;
  • Facilitant la reconnaissance des diplômes obtenus à l’étranger par les immigrants et la mise à niveau de leurs compétences si nécessaire tout en permettant l’émission de permis
    de pratique restreinte lorsqu’ils ne rencontrent pas tous les critères requis par l’ordre professionnel afin de permettre une intégration rapide au marché du travail;
  • Facilitant et publicisant davantage le processus d’émission des certificats de sélection pour les étudiants étrangers;
  • Valorisant davantage la formation, les qualifications et les compétences dans la grille de sélection des immigrants.

AXE 3 Modernisation des façons de faire dans l’accomplissement des diverses missions de l’État

IL EST RÉSOLU QUE

3. Le gouvernement du Québec modernise ses façons de faire dans l’accomplissement des diverses missions de l’État en :

3.1 Mettant en place un système de gestion des files d’attente et de la prise de rendez-vous par internet dans le système de santé.

3.2 Favorisant l’informatisation du système de justice et la mise en place de cybertribunaux.

3.3 Mettant graduellement en place les infrastructures nécessaires pour permettre le vote en ligne lors des élections scolaires, puis municipales et éventuellement provinciales.

3.4 Rendant publiques les données des sites les plus à risque sur les routes du Québec et en installant davantage de photos radar sur les portions de routes propices aux accidents.

3.5 Mandatant le MAMOT de travailler au développement de la ville intelligente en:

  • Développant des normes d’interopérabilité permettant aux données des outils développés par les villes, municipalités et MRC d’être analysées à grande échelle;
  • Développant des outils de base pouvant être réutilisés par l’ensemble des municipalités relativement à certains enjeux partagés par un vaste nombre de villes, municipalités et MRC au Québec;
  • Accélérant la mise en place d’un outil informatisant le rôle d’évaluation foncière de façon à ce qu’il soit continuellement mis à jour lors de l’émission de permis de construire ou lors de la vente d’un immeuble afin de réduire les pertes fiscales liées à la sous-estimation de la valeur foncière des immeubles entre les mises à jour du rôle d’évaluation foncier.

3.6 Mettant en place un réseau électrique intelligent (smart grid) permettant d’optimiser la consommation d’énergie.

3.7 Optimisant les infrastructures de transport existantes en :

  • Favorisant une meilleure gestion des flux informationnels;
  • Assurant une diffusion de l’information pertinente et efficace auprès des usagers, par exemple en prévoyant la circulation une heure à l’avance pour permettre aux citoyens de s’adapter;
  • Mettant sur pied un centre de gestion des accidents pour avertir simultanément tous les services concernés;
  • Permettant aux citoyens de participer à la gestion des accidents en signalant les accidents et les bris;
  • Offrant des tarifs et des abonnements adaptés pour le transport en commun lors de pics de congestion routière.

3.8 Favorisant la participation citoyenne en :

  • Favorisant la mise en oeuvre de projets où le citoyen est mis à contribution pour transmettre de l’information aux pouvoirs publics, par exemple le programme voisins vigilants;
  • Multipliant les tribunes Web invitant la population à faire part au gouvernement de ses réflexions, commentaires et suggestions, comme pour les travaux de la commission de révision permanente des programmes.

Budget Leitao et vision numérique

À la suite de la publication du premier budget Leitao, Claude Malaison a sollicité l’opinion de quelques personnes du milieu numérique. Voici ma réponse qui fut reprise dans ce billet.

1) Je ne parlerai pas de la réduction des crédits d’impôt. Je laisserai à d’autres, plus touchés par la situation, exprimer leurs craintes ou les avantages qu’ils y voient. Mais il est bien certain que la réduction des crédits d’impôt et l’apparition d’un soutien à la créativité (Fonds créativité Qc) et à l’innovation (allègement FSS) auront un impact dans l’écosystème. Sans doute qu’au niveau local, on verra sans doute quelques acquisitions et/ou fusions d’entreprises fragilisées par la situation, mais sans doute rien de majeur. Au niveau de la concurrence internationale, il faudra voir ce que cela donnera à moyen terme, principalement dans les secteurs hautement sensibles à ces encouragements fiscaux (comme le secteur du jeu).

2) Il est évident que le secteur manufacturier qui a beaucoup souffert au cours des dernières années doit mettre à l’ordre du jour productivité et innovation. Normalement, tout l’effort devrait être mis à stimuler la compétitivité de ce secteur, notamment en encourageant un gain de productivité qui est souvent très lié à l’implication des TI. Plutôt que d’avoir une vision plus positive et stimuler de façon durable le secteur, le gouvernement à préférer le choix de réduire le taux d’imposition. Belle opportunité de manquer pour l’innovation comme priorité chez nos manufacturiers qui visent les marchés internationaux.

3) Bien sûr, encore une fois, comme toujours, aucune indication d’un semblant de stratégie numérique dans le budget. Mais il n’y a pas de véritable déception, car il n’y avait aucune attente. Jamais jusqu’à présent le gouvernement libéral n’avait montré un signe d’intérêt pour définir une telle stratégie ; normal que le budget soit en continuité avec l’absence de vision.

4) Ce qui m’étonne le plus dans tout ce processus budgétaire, c’est que le gouvernement a préparé le terrain durant des semaines pour nous laisser croire des actions radicales et structurantes. En fait, il n’en sort quoi, qu’une formule comptable : «on dépense trop, donc faut couper».

La seule médecine qui s’annonce, en sera une de minceur. Rien n’est changé au niveau des processus organisationnels. Centralisation, hiérarchisation, spécialisation seront toujours au cœur de l’organisation. On remet actuellement en question le filet social que nous avons collectivement décidé de nous donner ; on remet en question l’efficacité de certaines mesures, de certains plans, de certains objectifs, mais rarement on s’interrogera sur l’organisation mise en place pour les réaliser. Au mieux, une pointe de cynisme désabusée et résignée. Pourtant c’est peut-être plus le fonctionnement de cette vaste machine qui devrait être mise en cause que le filet dont nous voulons bénéficier. Et, c’est là l’histoire récente du numérique pourrait nous aider.
On voit généralement la société numérique comme une caricature technologique. Comme si tous les citoyens étaient soudainement rivés sur un ordinateur ou un appareil mobile. Pourtant…

L’évolution numérique de la dernière décennie est riche en enseignement. Il y a une constance remarquable chez les entreprises et organisations qui ont émergé et se sont installées en position de force. Ces entreprises ne révolutionnent pas le marché par un apport technologique imbattable ou un gain de productivité majeure. Ce sont des entreprises qui ont su innover dans le rapport qu’ils entretenaient avec la clientèle. Car il est là l’enseignement premier de notre société numérique en émergence ; ce n’est pas tant la technologie qui fait la différence que le rapport que les entreprises entretiennent avec les usagers, grâce aux possibilités de la technologie. Le point de rupture n’est pas technologique, mais relationnel. Dans le rapport aux usagers ou des usagers entre eux.

Ce changement de paradigme devrait être mis à profit par les gouvernements. Une refonte majeure des relations entre l’État et les citoyens, entre l’État et les entreprises, devrait être opérée. Un peu à la manière des entreprises actuelles qui doivent revoir profondément leur modèle d’affaires pour s’assurer leur passage (et leur survie) dans une société numérique, les gouvernements doivent opérer un changement équivalent dans la relation avec les citoyens, notamment dans la gestion des services. L’usager au centre de l’offre de service.

Pour l’instant, le gouvernement est empêtré dans une vision de l’informatique centralisée à l’ancienne, qui est aussi synonyme de gouffre financier. Toute réflexion sur les technologies de l’information doit avec raison lui donner des crises d’urticaire. Pourtant, c’est au-delà (et même en opposition) de cette conception de l’informatique que l’État doit asseoir sa réflexion.

5) J’aurai espéré que parmi tous les projets de revoir les dépenses et les projets, on aurait consacré un minimum de temps ( et d’argent) à cette réflexion: le gouvernement à l’ère du numérique.
Dans le budget, il n’y a donc pas de trace de stratégie pour favoriser le passage de notre économie à la société numérique, il n’y a pas de plus de traces de réflexion sur comment modifier l’organisation de nos services publics, avec le soutien de la technologie. Il est alors probable que nous revivions dans quelques années un nouveau psychodrame budgétaire, lorsque l’impasse budgétaire aura atteint un nouveau seuil, malgré les coupures dans les dépenses et à cause du ralentissement de notre économie qui peinera toujours et encore à s’adapter.

Histoire de l’informatique – computer history

Avec le départ de Steve Jobs au cours des derniers de la direction d’Apple, j’ai eu le goût de me replonger dans l’histoire de la micro-informatique. Steve Jobs y a joué un rôle de précurseur, comme il joue aujourd’hui un rôle déterminant dans la prolifération des équipements de mobilité.

Je suis retombé et revu avec grand plaisir cette excellente série de reportages réalisée en 1995 sur « l’histoire de l’informatique ». Trois heures de rencontres passionnantes avec cette petite poignée de personnes qui ont transformé notre quotidien en une décennie.

Ceux qui se demandent pourquoi Steve Jobs occupera longtemps une place importante dans les futurs livres d’histoire y apprendront qu’il a commercialisé le premier véritable ordinateur personnel et qu’il fut celui qui a introduit le fruit des brillantes recherches du Xerox Palo Alto Research Center.

J’ai regroupé tous les fragments de cette série, pour en faciliter la consultation. Je n’ai mis que les versions françaises, pas la version originale anglaise.

Consulter et partager le visionnement, cela en vaut la peine.

Lire la suite

Appuyons le « Manifeste pour un plan numérique québécois »

Voilà deux ans, à la suite de la publication d’une lettre ouverte de Patricia Tessier (Monsieur Charest – Le Québec a besoin d’un plan numérique), une mobilisation s’était construite autour de l’urgence de se munir d’une politique numérique. Mobilisation qui n’avait pu entraîner des actions concertées concrètes, mais qui illustrait bien combien ces préoccupations étaient largement partagées non seulement par les artisans du milieu, mais aussi par de nombreux groupes affectés par les bouleversements profonds provoqués par la « révolution numérique ».

Deux ans plus tard, peu de choses ont véritablement bougé. Les gouvernements fédéral et provincial restent timides dans leurs actions. Malgré l’urgence grandissante de la question.

C’est sur ce constat que Communautique tente de relancer la discussion avec la publication de son « Manifeste pour un plan numérique québécois ».

Je vous invite tous à le lire, le diffuser et à participer à la discussion.

Pour illustrer la situation, prenons un extrait du rapport :

Pourtant dès 1998, le Québec s’était doté d’une stratégie nationale à l’égard de la société de l’information dont les objectifs ambitieux étaient d’assumer son rôle de «leader parmi les sociétés de l’information» [2]. À l’époque, le Canada pavoisait d’être le second pays de la planète pour le taux de foyers ayant accès à Internet. Aujourd’hui, en ne tenant compte que de la vitesse et du coût, il a glissé au 27e rang sur… 30 pays de l’OCDE [3]. La position du Québec est même plus déplorable vu ses taux de branchement et d’utilisation encore plus faibles.

Il y a un manque évident de leadership de la part de notre classe politique tant au fédéral qu’au provincial. Selon moi, nos actions doivent conduire impérativement à interpeller nos élus pour les sensibiliser et les emmener à prendre les moyens pour relever les défis qui se posent nous. J’aurai sans soude l’occasion de revenir plus abondamment sur la question au cours des prochains jours.

—-
Autres blogues qui discutent du manifeste:

Martin Lessard: Un plan numérique pour le Québec
Pierrot Péladeau: Manifeste pour un plan numérique québécois
Josée Plamondon: Pour un plan numérique ou « Laissez faire le marché »
Laurent Maisonnave: Canada : Champion du monde de la vidéo en ligne !
Patricia Tessier: Un manifeste pour un plan numérique québécois

—-

Autre texte publié en février 2009 sur le même sujet : Un plan de développement numérique pour le Québec: que fait-on maintenant ?

—-

Qui est Communautique: Communautique est un organisme communautaire dont la mission est de soutenir la participation citoyenne en favorisant la maîtrise de l’information, l’appropriation des technologies de l’information et des communications et la contribution à leur développement.

La dissolution de la « communauté »

Le discours dominant sur les médias sociaux est malheureusement de plus en plus réducteur, ne trouvez-vous pas? Je ne parle pas seulement de ce qu’on retrouve (lit et entend) localement, non! C’est un phénomène largement généralisé. Les blogues et magazines internationaux (lire américains, bien sûr) ni échappent pas; Mashable et TechCrunch en sont de bons exemples.

Dès qu’on parle de médias sociaux, on vous entretiendra du développement de votre communauté, d’utilisateurs ou de clients et de la gestion de ceux-ci. Mais lorsqu’il sera question de son opérationnalisation, on se repliera sur les méthodes pour optimiser son utilisation de Twitter, Facebook, LinkedIn. Comme si l’essentiel du phénomène média social se réduisait à quelques sites. Assez puissants et incontournables, soient-ils. On passe rapidement d’une approche ouverte de développement et consolidation de SA communauté, aux méthodes pour se constituer une multitude de « méta-communautés » plus ou moins bien ficelées.

J’avancerais même comme hypothèse que ce discours dominant est fortement stimulé pas l’arrivée massive des agences traditionnelles qui ne font qu’adapter leur stratégie média au goût du jour. Je prends note de développer ce point un autre jour. Je n’ai pas le temps pour la polémique aujourd’hui…

Un silence bien relatif

Ce blogue est silencieux depuis quelques mois. Vous ne trouvez pas? J’ai bien l’intention d’y remettre un peu de vie, bientôt!

Un silence bien relatif cependant. Ce n’est pas parce que son blogue est inactif qu’on ne s’exprime pas. Avec la multiplication des espaces de discussions, il est normal qu’on ait des cycles pour chacun. Normal ou sain, j’hésite encore sur le meilleur terme.

Avec les commentaires laissés à droite et à gauche de la blogosphère; avec les mille et un petits messages jetés sur Twitter; avec mon blogue corporatif (sur AgentSolo, pour les ceusses qui ne savaient pas); avec Buzz maintenant, avec tous les groupes et forums divers; avec les dizaines de courriers envoyés tous les jours, que d’interventions et conversations parallèles maintenues quotidiennement. Par chance, je ne suis que très peu sur Facebook, contrairement à d’autres; ça me fait ça de temps de récupérer.

Bien bien relatif ce silence.

Vous risquez cependant de me voir réapparaître plus souvent, ici, très bientôt. Question d’apprentissage, car la gestion de tous ces espaces d’expression se fait avec plus de facilité et chacun prend sa spécialisation et sa place. Mais aussi, car l’espace blogue me manque. J’ai l’impression au cours des derniers mois malgré la tonne de mots disséminés un peu partout, qu’il me manque un espace un peu plus regroupé.

D’autant, qu’il y a bien des petites choses qui des fois me font sourciller sur notre petite scène techno ainsi que bien de mythes qu’on continue à faire grossir; j’aimerais en discuter. Et dans un blogue, ce sera tellement plus facile.

Bon, eh bien!… à bientôt … 😉